La vie n'est pas un long fleuve tranquille
Chez les "Le Quesnoy", la vie ressemble à un long fleuve tranquille.
Monsieur a une très bonne situation, madame s'occupe de la maison et des enfants. Ces mêmes enfants sont toujours très polis lorsque j'arrive chez eux pour les soins et sont tous scolarisés dans de prestigieux établissements parisiens. Les "Le Quesnoy" viennent régulièrement à la campagne, dans la grande maison familiale.
-"Vous comprenez, la vie parisienne est très différente d'ici (tu m'étonnes !). A la campagne, on respire et on vit rustique". Dixit madame, une patate chaude dans la bouche (ce n'est pas une vraie patate bien sûre,mais l'expression !).
"Rustique" pour madame "Le Quesnoy",cela ne veut pas dire deux chaises et une table dans une cabane en bois, non c'est plutôt ordinateur et portable interdits durant tout le séjour. Par contre, pour le reste, c'est la vie de château avec tout le confort, faut pas déconner, merde! Heu, pardon, il ne faut pas abuser, flute et reflute (pas de gros mots chez les "Le Quesnoy").
Je me rends chez eux, avec, il faut l'avouer beaucoup mais alors vraiment beaucoup d'a priori. Madame "Le Quesnoy" avec son air pincé ne m'est au premier abord pas du tout sympathique.
Pourtant, au fil de mes visites, cette femme qui me semblait hautaine commence à s'ouvrir. C'est une personne plutôt réservée et peu sûre d'elle. Nous échangeons, surtout sur nos enfants respectifs. Les siens ne sont pas aussi parfaits qu'ils en ont l'air (ce qui me rassure). Son mari est absent la plupart du temps. Il travaille beaucoup. Madame "Le Quesnoy" est souvent seule à la maison.
Je me suis trompée sur madame "Le Quesnoy". Je l'ai jugé trop hâtivement en me fondant sur son apparence. Je n'ai pris en compte que son enveloppe extérieure, futile et superficielle. Je n'ai pas vu tout de suite que derrière les sourires de façade se cachait une réelle souffrance. La vie n'est décidément pas un long fleuve tranquille.