Un peu de sport, ma bonne dame

Publié le par La petite infirmière

Un peu de sport, ma bonne dame

Lorsque l'on est infirmière, on a besoin d'une bonne, voire d'une très bonne condition physique digne parfois d'un sportif de haut niveau. Pas besoin (ou pas le temps il faut bien reconnaître) de faire du sport en dehors du boulot. Bon, j'avoue, pour ma part, j'en fais quand même un chouilla, histoire d'évacuer la bête qui est en moi (surtout les jours de galère où la bête se réveille tout au long de la journée et que le soir, il faut bien se dépenser un peu, histoire de lui faire faire une petite balade). Alors pour les libéraux mais également pour tous les infirmiers, à vos baskets !

Le matin, lorsque mon réveil sonne, et que j'ai les miches bien au chaud sous ma couette, ma première pensée (fatiguée) va à l'énergie débordante que je vais devoir puiser pour tenir la cadence tout au long de la journée. Là, en général, je n'ai qu'une envie, me mettre la tête sous la couette et pioncer toute la matinée. Ma bonne conscience ayant raison de moi, je me lève et commence la journée.

Première activité : petite course de fond pour rejoindre ma voiture car comme d'hab, suis à la bourre. Parfois, ce ne sont que des petites foulées mais souvent carrément un sprint !

La course fait partie d'une des activités récurrentes de la journée d'une libérale. Entre deux patients, pour rejoindre sa voiture, pour poser les prises de sang à la pharmacie une bonne petite coursinette est souvent la bienvenue.

Deuxième activité : gymnastique du matin (et même du soir) : et un « baisser », et deux « relever », et trois « à genoux », et quatre « pencher en avant », et cinq « rebaisser ». Plier bien les genoux, mesdames (et messieurs), le dos bien droit, on se relève doucement et on se rebaisse.

Troisième activité : un peu de culturisme ça ne fait pas de mal. On soulève, remonte dans le lit, assoit chaque jour des patients parfois deux fois plus lourds que nous. On essaie comme on peut d'appliquer les cours théoriques de manutention appris à l'école d'infirmières mais pas toujours facile à domicile car le mobilier est, comment dire moins adapté qu'à l'hôpital : lit de poupée au ras du sol, fauteuil moelleux mais un brin engloutissant, table de chevet branlante servant de lève-malade...

Quatrième activité : apnée. Un art à maîtriser parfaitement lorsque l'on se rend chez certains patients. On sonne, la personne ouvre et là, on entame une bonne apnée pour pouvoir rentrer car les murs de la maison ont l'air d'avoir été repeints à la pisse de chats.

Cinquième activité (et pas des moindres) : la course automobile. Que celui qui n'a jamais lors d'une tournée appuyé sur le champignon me jette la première pierre. Sans parler, de la course dans les chemins, les jours de pluie où ta voiture est retapissée à la boue (« vous avez changé de voiture ? », « non, non, c'est qu'elle est sale ! »). J'ai parfois l'impression d'être dans «Gran turismo », où le joueur choisi le décor, pluie, Neige ou verglas.

A ces activités peuvent s'en ajouter bien d'autres plutôt ponctuelles : saut d'obstacles (« mais pousses-toi le chien »), fléchettes (une petite IM dans la fesse, non je rigole !), lancer de poids (et vas-y que je balance ma valise dans ma voiture), poutre (« Madame, marchez sur la planche pour atteindre la porte car le béton est tout frais »)...

Toutes ces activités font partie de notre quotidien. Eh oui, être infirmier ce n'est définitivement pas un boulot de bureau (pardon, pour ceux qui sont assis derrière leur ordi). On se fatigue physiquement tout au long de notre carrière. On use nos articulations, certains sont contraints de s'arrêter parce que leur corps ne peut plus avancer. C'est la réalité de notre métier, alors Madame la ministre de la Santé un peu d'indulgence s'il vous plaît...

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V
:-)))
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