Entendez-vous ce grondement sourd ?

Publié le par La petite infirmière

Entendez-vous ce grondement sourd ?

Entendez-vous ce grondement sourd ? C’est un chuchotement qui gonfle et s’amplifie. Il provient de ces professions que l’on entend rarement. Ces infirmières et infirmiers libéraux qui interpellent mais ne sont pas entendus. On ne parle d’eux dans les médias que pour conter telle ou telle affaire de fraude. Sinon, rien ou presque. Pourtant, la colère monte. La population est de plus en plus vieillissante, les médecins de moins en moins nombreux. La reconnaissance de notre profession semble se perdre dans les méandres d’une politique d’efficacité à moindre coût.

Entendez-vous ce grondement sourd ? 2,50 euros le déplacement, 4 kilomètres enlevés par trajet cabinet-patient, le deuxième soin à moitié prix et le troisième gratuit. Et, ce ne sont que quelques exemples. Des kilomètres de bitume avalés chaque jour ; des horaires à rallonge ; des départs aux aurores et des retours à la nuit tombée ; des trajets sous la pluie, la neige, le froid ; des jours travaillés au lieu de rester au fond de son lit avec une bouillotte et une bassine à côté ; des patients pas toujours charmants ; des cotisations ; de la paperasse par-dessus la tête ; des week-ends et des jours fériés au boulot ; des vacances réduites à peau de chagrin. Voilà, la réalité.

Entendez-vous ce grondement sourd ? Notre métier, on l’a choisi, on l’aime, on se démène pour le faire du mieux que l’on peut. Nous sommes présents pour nos patients, peut-être trop d’ailleurs. Nous ne voulons pas faire autre chose. Nous voulons seulement faire notre travail dans de bonnes conditions. Ce n’est pas trop demander que de mieux travailler.

Pour cela, il faudrait être entendu, être écouté afin que le dialogue soit possible. Madame la Ministre, entendez-vous ce grondement sourd ?

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B
Malheureusement, ce ne sont pas que les infirmières libérales mais bien tous les entrepreneurs qui doivent se démener pour faire vivre leur affaire face aux grandes structures.
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