Sabots et blouses blanches...
Sabots et blouses blanches, appelés dans la nuit. Ils n’étaient pas de garde ce soir-là mais sont partis sans se poser de questions, laissant chez eux leur famille endormie.
Sabots et blouses blanches de service cette nuit-là, pas drôle de travailler les jours fériés surtout en ce 14 juillet. Ils attendent, voient arriver un premier blessé puis deux puis trois. Le service est vite débordé. Tous ces gens qui affluent. Ils s’organisent, mais pas facile de soigner tout le monde.
Sabots et blouses blanches, les yeux fatigués, les membres endoloris, la tête qui bourdonne de toute cette horreur. L’adrénaline les fait tenir. Ils sont dans le feu de l’action et dans le feu de l’action, on agit. Les pensées, ce sera pour plus tard.
Sabots et blouses blanches, les heures passent. Ils sont là tous les jours pour soigner et soulager ceux qui n’auraient pas dû être là.
Sabots et blouses blanches, qui pleurent, passé les premières heures, une fois que l’adrénaline est retombée, une fois que la réalité refait surface.
Sabots et blouses blanches, applaudis.
Sabots et blouses blanches affectés, meurtris.
Sabots et blouses blanches qui continuent à œuvrer lorsque les caméras s’éteignent, qui continuent malgré le manque de reconnaissance, à s’occuper de la vie des autres.