Macadam cowboys

Publié le par La petite infirmière

Macadam cowboys

Faire un billet sur le mouvement du mardi 8 m’a donné du fil à retordre. Je ne savais pas comment en parler mais je savais que j'avais envie de l'écrire ce billet. Parce que, j’y crois et j’espère que les professionnels de santé sauront se réunir. Nous sommes nombreux et tous ensemble, nous pouvons faire beaucoup de bruit. Parce que si nous n’en faisons pas, du bruit, personne ne nous écoutera, personne ne tournera le regard vers nous. En parlant d’une même voix de nos difficultés, l’écho sera d’autant plus retentissant.

J’en ai discuté avec mes patients et la plupart m’ont dit que nous avions raison. Sans se rendre compte de nos difficultés, ils sentent que la santé, leur santé est en danger. « Faire ce que vous faites, je ne pourrais pas ! », je l’entends souvent cette petite phrase. Nous non plus, dans les conditions actuelles, nous ne pouvons pas le faire et ce, dans tous les secteurs : hospitalier, libéral, même combat.

Lorsque j’étais en hospitalier, je gagnais 1500 euros, en faisant un temps plein dont deux dimanches par mois ; j’étais rappelé sur mes repos ; je ne finissais jamais à l’heure et ne récupérais pas mes heures sup’. En libéral, je paye des charges surréalistes si je veux gagner correctement ma vie ; je suis libre mais avec tout de même un boulet au pied où sont inscrits les mots : Urssaf, Carpimko, Cpam. Et ce n’est qu’une toute petite goutte d’eau dans l’océan de notre profession.

Comment soigner correctement si nous souffrons ? Comment être efficace et épanoui dans notre travail, si devant chacun de nos pas se dresse un obstacle à surmonter ?

Malgré tout, je garde espoir. Je veux croire que cela peut être utile de nous réunir en une grande vague blanche. C’est peut-être idéaliste mais tant pis, je veux y croire parce que sinon à quoi cela sert de continuer… Mardi, les professionnels de santé sortiront dans la rue, se montreront, j’espère, unis, droits dans leurs bottes tels des cowboys du macadam.

J’ai choisi d’être infirmière, j’aime mon métier et surtout, surtout je crois encore en lui.

Mardi 8 novembre : manifestation des blouses blanches à Paris et dans d'autres villes de France

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