Férié, vous avez dit férié ?!

Publié le par La petite infirmière

Férié, vous avez dit férié ?!

 

Que ceux qui n’ont jamais travaillé un jour férié lèvent la main. Dans notre profession, nous levons tous la main car travailler les jours fériés fait souvent partie du « packaging-infirmier ».

Le réveil sonne et je m’extirpe non sans mal de mon lit douillet. Je me sens comme une fourmi qui se serait fait marcher dessus par un éléphant. Tout mon corps est en souffrance. Se lever alors que toute la maison est endormie me semble un exploit semblable au premier pas sur la lune ! Ça y est, je suis debout, miracle. En deux temps, trois mouvements, je suis prête à partir : habillée, lavée, maquillée (pour bien cacher les cernes), coiffée (enfin, faut le dire vite !) à la vitesse de la lumière, en digne héritière de Wonder Woman qui en un tournoiement passe de son habit de secrétaire à sa tenue flamboyante de super-héros. J’ai la motivation d’un lézard avachi en plein soleil et le dynamisme d’une limace, ce qui n’annonce rien de bon. Le soleil vient de se lever, encore une belle journée (mais où est passé ce salop d’ami Ricoré ?). Je démarre la journée en même temps que ma Modus de compet’ et c’est parti mon kiki ! Quand faut y aller, faut y aller. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque de courir me recoucher !

Les premiers patients s’enchaînent et avec eux le traditionnel « ah, ben, vous êtes venue quand même aujourd’hui. Je ne savais pas comme c’est férié. Vous vous reposez pas alors, vous voulez un p’tit café ? ». Hé oui, je suis là, vaillante (heu, enfin presque) et d’attaque (faut le dire vite !) !

La matinée file et certaines maisons sont plus animées qu’à l’accoutumé. La famille est venue rendre visite et lorsque j’entre, je suis emportée par des bruits de vaisselle, des cris d’enfants, des rires. Chez d’autres, au contraire, le silence me recouvre comme une chape de plomb. Les proches ne viennent plus très souvent. Ces jours-là, les portes me semblent toujours plus dures à refermer, la faute à cette satanée solitude.

Aujourd’hui, il flotte dans l’air un parfum de dimanche matin au milieu de la semaine. Un pansement par ici, une insuline par là et au milieu, une sorte d’admiration qu’il n’y a pas les autres jours. Une admiration qui réchauffe mon petit cœur parce que dans le regard de ceux que nous côtoyons, travailler un jour férié, c’est un peu comme réaliser un acte héroïque. Et rien qu’un seul de ces regards vaut la peine de se lever. Alors, haut les coeurs, aujourd'hui, c'est "Férié Day" !

 

Férié, vous avez dit férié ?!
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