Chacun son métier, et les vaches seront bien gardées...

Publié le par La petite infirmière

(photo de "12 hommes en colère" avec henri Fonda)

(photo de "12 hommes en colère" avec henri Fonda)

L’automne, et, avec lui, les longues balades en forêt, les feuillages multicolores, les champignons, les châtaignes, la cueillette des pommes et….le VAG (vaccination antigrippale). Les boîtes aux lettres se remplissent du petit feuillet permettant de se faire délivrer le vaccin. Les patients commencent à demander si : « c’est encore tôt pour se faire vacciner ? ». Les premiers rendez-vous ne vont pas tarder, parfois au cabinet, souvent au domicile. Pourtant, cet automne, comme le précédent, un agacement certain vient encombrer le ciel déjà bien perturbé des infirmiers libéraux : la vaccination antigrippale en officine ou comment en même temps que l’on vient chercher son traitement, l’on peut de faire vacciner contre la grippe par son pharmacien ! Je n’ai rien contre les pharmaciens mais chacun son métier. Est-ce que les infirmiers libéraux vendent des médicaments entre deux patients ? Non, je ne crois pas ! Et, histoire d’achever notre infirmier, on en rajoute une couche avec le battage médiatique qui est fait autour (qui bizarrement n’a jamais lieu quand on parle des infirmiers libéraux). Ce matin, alors que j’enchaînai les kilomètres et que je volai de maison en maison, je faillis m’étrangler en entendant sur une grande radio nationale que se faire vacciner en pharmacie allait éviter une consultation chez le médecin traitant. J’arrêtai ma voiture pour me concentrer sur la voix qui sortait de mon poste, attendant fébrilement que l’on parle de nous, les infirmiers. Rien, que tchi, nada ! Pas un mot sur notre profession ! Pas un « vous pouvez aussi faire appel à votre infirmier libéral qui vous demandera la modique somme de 6.30 euros (pour les patients déjà vaccinés) » ! Squeezés, oubliés, dénigrés et très agacés ! Suis repartie, toute rouge de colère avec l’intuition que l’on allait très vite me reparler de cette vaccination.

Bingo : une demi-heure plus tard, alors que je refermai ma valise et m’apprêtai à quitter le domicile d’une de mes patientes, la question est tombée comme ça l’air de rien : « vous pensez que c’est bien, le vaccin par le pharmacien ? Je l’ai vu aux infos, ils en parlaient… ».

Et là, j’ai répondu dans un sourire : « Vous savez, chacun son métier et les vaches seront bien gardées…. »

 

Cet automne, une atmosphère lourde assombrit le ciel. Le sentiment d’être un peu pris pour des cons…

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I
Certains de nos politiciens diront que c'est pour désengorger les cabinets d'infirmiers libéraux également... ils sont tellement compatissant ... pour eux... mais moi je me demande vraiment où va notre métier... et quels soins pour demain... :(
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