Saturday Night Fever
Un samedi soir, repas avec des amis. Je bosse le lendemain, c’est-à-dire un dimanche, comme souvent. Tout le monde est attablé. Ça parle fort, ça rit encore plus fort. Les minutes défilent au rythme des verres. Je regarde l’heure pour la première fois en me disant que « bon ça va, j’ai encore du temps ». Les minutes s’accélèrent au son des anecdotes que chacun raconte à tour de rôle. On ne s’est pas vu depuis longtemps, on est heureux de se voir, on ne veut pas se quitter. La soirée bat son plein. Envie soudaine que le temps se fixe à ce moment précis. Je relève la tête vers l’horloge et écarquille les yeux : déjà une heure du matin ! Je ne peux m’empêcher de calculer mentalement le nombre d’heures qui me séparent de la sonnerie du réveil. Trop peu d’heures évidemment. Je me promets d’aller me coucher bientôt. Encore quelques minutes, juste le temps de profiter. J’entends ma copine à côté de moi : « mais tu bosses demain ? ». Je fais oui de la tête et rajoute en riant que ça va être dur. Elle me répond que je suis courageuse de me lever. Je la regarde en souriant : « pfiouuu, n’importe quoi ! ». Le courage n’a rien à voir là-dedans. C’est le boulot. Un boulot pour lequel les dimanches sont des jours de semaine. Ce n’est pas du courage, juste une habitude. Lorsque l’on travaille un week-end sur deux, il faut bien s’y faire et s’y faire ne veut pas dire que l’on ne doit rien faire justement ! Je lève les yeux une dernière fois vers la pendule. Tant pis je me coucherai plus tôt demain, du moins, j'essaierai ...