Journal de la prairie jour 45

Publié le par La petite infirmière

Journal de la prairie jour 45

Dans toutes les maisons ce matin on a parlé « déconfinement et reprise d’école » qui sont les maîtres-mots de cette fin de semaine. Ce qui, il faut bien l’avouer, n’a arrangé en rien la petite boule qui s’était nichée depuis la veille au fond de ma gorge.  Il y a d’abord cette histoire de reprise d’école qui mine de rien tortille les neurones (mettre le soldat numéro 3/ ne pas la mettre : telle est la question) et puis il y a la sortie du confinement  et l’appréhension d’une deuxième vague qui risque si c’est la fête du slip après le 11 mai de nous submerger (bon moi perso en apnée, je tiens deux minutes à peine !). Toutes ces petites choses m’ont brouillé l’esprit durant la tournée du matin. Je n’arrivais pas à trouver la sérénité de maître Yoda (que j’avais dû semer sur un chemin de campagne !).  En rentrant de tournée, je suis passée voir la maîtresse de mon soldat numéro 3 qui  m’a donné des documents pour la-reprise-post-vacances-qu’on-dirait-pas-des-vacances. Elle voulait savoir ce qu’il en était du retour du soldat numéro 3 et je lui ai répondu que je n’en savais rien, mais que j’étais aussi mitigée que la météo du jour... Je suis rentrée à la maison avec la petite boule dans la gorge qui ne semblait pas décidée à s’en aller. 

Je devais avoir ma tête des mauvais jours car mon soldat numéro 2 m’a demandé illico ce que j’avais.

-c’est à cause de la reprise de l’école et tout ça... Je ne sais pas quoi faire... 

Alors, elle a fait un truc génial : elle a ouvert son cahier de français et m’a lu le résumé de Rhinocéros d’Eugène Ionesco (en gros, dans un village, un rhinocéros apparaît. Il est le seul de son espèce à être repéré. Puis, d’autres rhinocéros surviennent qui finalement se trouvent être les habitants du village, rongés par une étrange maladie la rhinocérite (ce sont eux qui choisissent, attirés par l’attrait de la meute de se transformer). Seul le héros, dernier humain décide de résister. C’est bon, vous me suivez ?). 

N’empêche qu’à la fin de la lecture, la petite boule coincée dans ma gorge avait complètement disparu. À demain les zamis. Prenez soin de vous...

 

 

« Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! » Rhinocéros, Ionesco.

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