La prairie en vacances !

Publié le par La petite infirmière

La prairie en vacances !

Jour 1

Le trajet est long jusqu’au campers de location. 400 et quelques bornes dans un vieux Patrol hyper chargé avec l’impression de partir à l’aventure. Le réveil a sonné aux aurores, aussi tôt que pour partir en tournée et j’étais la première debout. Ma troupe a dit que c’était parce que j’avais l’habitude et que ce n’était pas humain de se lever a des heures pareilles. On a déjeuné dehors avant de prendre la route et la mini hobbit tremblait comme une feuille parce qu’elle était encore fatiguée. Elle m’a dit qu’elle avait froid et je me suis revue gamine, lorsque qu’avec mes parents et mes sœurs, on se levait tôt pour partir en vacances, que les tartines avaient du mal à passer et que l’excitation du départ provoquait une vague de froid jusqu’au fin fond de mes entrailles. Seulement deux heures que l’on roule, que l’on refait le monde à l’avant avec monsieur chêne, que le chienchien me bave dessus et que les enfants derrière ont les yeux rivés sur leurs écrans. Plus que quatre heures pour atteindre le camping-car.  Les vacances sont enfin là...

 

Jour 2

L’arrivée bretonne s’est faite sous un soleil de plomb et une température qui frisait les 30°. En deux temps trois mouvements, nous sommes allés chercher le campers chez le gars qui nous le louait. En un peu plus que deux temps trois mouvements on a déchargé Monsieur chêne, mon plus grand soldat, son ado de cousin et moi, tous les bagages et les quatre vélos qu’on a ensuite rechargé dans le campers. On avait un peu l’impression d’être les déménageurs bretons mais en  moins bien parce que l’on était complètement mort de fatigue et que l’on transpirait comme des vaches ! Je me suis dit que cela ferait notre sport de la journée. C’était sans compter sur le rangement des affaires dans les petits, tout petits placards, genre de Tétris géant qui m’a fait devenir rouge écarlate. J’ai regretté l’espace d’un instant d’avoir emmener 25000 habits, mais chaque chose a finalement trouvé sa place ! Après tous ces efforts, une place sur l’aire de camping-cars juste à côté de la mer nous attendait et on a littéralement sauté dedans ! 

 

On a décidé de rester deux-trois jours ici car la plage est immense et qu’il fait un temps de dingue (il fait toujours beau en Bretagne). À la fin de ce premier jour, John Raclette est comme mort avec le voyage, la plage et les balades mais comme il n’a envie que d’une chose : être à nos côtés, il donne tout ce qu’il peut pour ne pas quitter nos basques ! La mini hobbit est ici comme un poisson dans l’eau. Elle avait comme nous tous besoin de ces vacances. Cette aprèm, elle a voulu que l’on fasse un château de sable toutes les deux et avec l’inspiration de ce premier jour on a créé notre Minas Tirith à nous (sans conteste le plus beau château de la plage !). Les grands font leur vie avec les cousins et c’est très bien comme cela... Les adultes, eux boivent des bières en refaisant le monde. Bon, ok pour le monde, y’a un peu de boulot...

 

Jour 3

La glandouille ou la meilleure façon de définir ce deuxième jour. En gros tu prends : une moyenne grasse mat (pas celle que tu fais quand tu fais une méga chouille, juste une petite genre jusqu’à 9h30) ; un petit déj à rallonge avec trois tasses de caf dans la carafe ; une ballade jusqu’à la plage ; un repas commencé à l’heure de la sieste ; un test de personnalité que tu as fait au moins vingt fois et à la fin duquel tu t’exclames systématiquement : «c’est dingue, c’est vraiment ça ! » ; un retour à la plage avec coma la gueule dans le sable, bain de mer en tenu de Jacques Mayol (pas envie de voir mon cœur geler comme celui de la reine des neiges tellement l’eau est frisquette !) et partie de foot (où j’ai manqué vingt fois de me péter la cheville. C’est le risque quand tu veux faire style « suis toujours jeune et alerte »); des crêpes (heu non pardon des galettes ! Hou sacrilège, tous les bretons vont me tomber dessus !) et tu obtiens la parfaite journée glandouillou. Demain, on change de coin... On y va au feeling, en suivant le sens du vent, les infos covid et nos envies...

 

Jour 4

La route. Quelques 180 kms et la découverte d’un coin magique.  Les deux camping-cars (hé oui on roule en duo) posés face à la mer. Des rochers et l’océan à perte de vue. Cet océan qui nous manque au quotidien et que l’on retrouve comme un être cher que l’on n’aurait pas vu depuis longtemps. Pour monsieur Chêne et moi depuis notre vie réunionnaise, une partie de nous reste accrochée à la mer. Un jour peut-être... On y retournera. À demain, plein de tendresse marine...

 

Jour 5

Rester sans électricité deux jours, cela peut-être déconcertant pour certains. Vous prenez une poignée d’ados, vous leur expliquez que quand leur portable (plus communément appelé  le prolongement de leur bras) sera déchargé, ce ne sera pas la priorité du moment de remplir leurs barres de batterie, qu’ils vous regardent sans comprendre et acquiescent au bout d’une bonne soixantaine de secondes en grognant un « ok », mais qu’ils demandent quand même pendant une demi-heure : « mais genre, on peut pas faire du téléphone ? ». La différence entre eux et moi, c’est qu’au milieu de la journée, je continuais à me demander mi-inquiète mi-amusée si leur cerveau allait finir par intégrer le fait qu’il soit amputé de son bras virtuel, alors qu’eux, le vivaient très bien. La preuve en est qu’ils ont fait une ballade et des jeux de société. Tout n’est pas perdu dans ce bas monde !

Sinon on a pu (enfin) surfer des petites vagues sympas. Mes bras sont après cette séance comme du chamallow passé au barbec alors que j’ai pris genre trois vaguelettes. Il fait pas bon vieillir c’est moi qui vous le dit ! En fin de journée, on a cherché un marché local que l’on n’a jamais trouvé. Du coup, on a bu des bières (histoire de changer) en mangeant du sauss ! 

 

Jour 6

Retour à « la vie normale » selon la mini hobbit c’est à dire une aire avec électricité (et même machine à laver et sèche-linge, que demande le peuple !). On s’est installé au sommet du nez de la Bretagne (tout là-haut, là-haut) dans un coin bien sympa, le genre d’endroit où tu plisses les yeux à chaque instant pour bien le graver dans ta mémoire. L’air y est frais et l’eau glacial mais les cœurs (heureusement) restent chauds ! On a visité un mini village et on s’est senti comme des supers-héros« masqués » (chacun avec son masque sur le nez !). C’est un été quand même étrange avec dans le regard de certains une suspicion qui les font s’écarter à la vue d’autres humains. Les gens discutent moins et parfois le « bonjour » se fait du bout des lèvres. Covid ou pas, l’été est quand même là et on en profite en faisant gaffe malgré tout. Ce soir, on a vidé des maquereaux et on se les fait à la plancha. Ils ne seront pas morts pour rien en tout cas. 

Je m’efforce de ne pas compter les jours qui restent sinon j’ai envie de me suicider à coup de maquereaux dans la tronche et je tente de profiter au maximum de chaque moment. 

 

Jour 7

Les toits gris des maisons défilent comme dans un film au ralenti.

Les murs blancs se succédant comme des tâches sur le vert de la campagne bretonne.

Dans le sillage de l’autre camping-car, nous longeons la mer. Un rond-point après l’autre, en regardant les noms inscrits sur les panneaux de signalisation et en les murmurant à voix basse :  « Kastell paol », « Rosko », « Kleder » etc...

Le prochain arrêt se profile sur le gris de l’horizon. La découverte de notre nouveau lieu est le moment que je préfère : ouvrir les yeux, s’approprier le coin, faire quelques pas et découvrir un nouveau paysage comme on déterre un trésor enfoui...

Il pleut. On regarde un film, on lit, on mange, on promène le chien pendant deux secondes, on attend en regardant les heures s’écouler que la pluie cesse enfin de tomber pour partir se promener...

 

Jour 8

À la recherche du camping perdu ou comment se casser le nez devant un camping complet (et un mec de l’accueil aussi aimable qu’un ado que tu réveilles à 7h du mat pour aller visiter une vieille abbaye !). Nous n’avons pas baisser les bras et après inspection détaillée de tous les campers-contact et autres sites internet, nous avons pris le chemin d’un autre camping (on l’avait promis à notre troupe d’ado-enfants parce qu’ils se lamentaient de ne pas s’être fait toute une bande de potos !).  On a donc trouvé deux emplacements côte à côte face à la mer dans un coin très chouette, le masque est obligatoire dans tous les lieux communs, pas d’activités en vue à part un bar qui sert tout ce qui existe en boissons et des paninis (je n’en avais pas mangé depuis des années et c’est bien bon ma foi !). En fin d’aprem, on a fait genre 1,5 kilomètres pour rejoindre la mer tellement elle était basse et John Raclette qui n’est pas plus haut qu’un tabouret a du nager pour passer des étendues d’eau (pour un bulldog, c’est le sport d’une vie !). On va se poser deux jours, histoire d’arpenter le coin de long en large et de profiter des chaises longues 😉

 

Jour 9

Deuxième jour au camping.  Mini hobbit s’est fait une copine juste à côté de nous (on espère que ce ne sera pas notre patient 0 mais c’est difficile de la mettre sous cloche en lui interdisant tout rapport humain !). J’ai oscillé  toute la journée entre l’envie de faire du sport et l’appel de la chaise longue qui me suppliait de me liquéfier dessus. Finalement, ça a été du mi-mi (mi-activité : marche et petite reprise de footing, mais alors petite-petite (depuis, que j’ai regardé un film avec une nana qui a comme projet de faire le marathon de New-York, j’ai envie de me remettre à la course !) et mi-glandouille). On a testé la pêche aux coques avec le seau rose bonbon et le râteau vert fluo de mini hobbit.  On avait un peu l’air quiche, rapport aux gens qui eux, étaient équipés comme des pros. On a épluché les tutos pour savoir comment les cuire et les conserver.

Sinon, ma grande s’est mise au surf avec son padre. Ils sont partis tous les deux ce matin nez au vent et planche sous le bras. Tant mieux parce que vu la température de l’eau, je laisse volontiers ma place sur la planche (suis pas une bête des mers froides !) ! Les garçons font leur vie de leur côté (c’est à dire un peu de promenade et beaucoup d’écrans) et discutent de trucs où l’on ne comprend que dalle. Ma grande et sa cous’ font des choré à tout bout de champ et se marrent sur des trucs où l’on ne comprend que dalle non plus. On se retrouve au moment des repas et on a toujours froid parce que l’on mange hyper tard ! 

 

Jour 10

Au revoir camping, bonjour la côte de granit rose. On y était venu il y a sept ans : la plus petite avait six mois, les grands huit et neuf ans... Cela me semble loin et proche à la fois. Les souvenirs refont surface en revoyant les lieux : une partie de rugby mémorable sur la plage (avec ma propre mère qui s’était découvert une passion pour le ballon ovale), une ballade jusqu’à la plage, des soirées danse improvisées (à toute heure du jour et de la nuit, j’ai envie de dire !).

Aujourd’hui, on a suivi notre instinct et l’on s’est arrêté sur une magnifique plage pour 1) manger 2) surfer 3) marcher trois plombes jusqu’à la mer 4) somnoler au soleil 5) discutailler le bout de gras sur le comment du pourquoi de l’existence. On est resté au moins deux heures et demi puis on a repris la route jusqu’au lieu souvenir où on a trouvé une aire sympatoche (bien placée et au calme). Demain on verra ce que l’on fait, mais les ados nous tanent pour finir le périple dans un camping (« parce que tu comprends sur une aire de camping-car, y’a pas de potes ! », non mais j’t’y jure, ceux-là, ils vendraient père et mère pour une soirée mousse !). Les jours défilent et je fais tout mon possible pour ne pas me dire que cela passe vite... 

 

Jour 11

Bon, aujourd’hui la petite infirmière m’a passé la main pour écrire. Et oui, même les « influenceuses » (si elle en est vraiment une😉) peuvent être « flemmardes ». Alors, ce soir, c’est J, 15ans dans une semaine, qui écrit. 

Ce matin, nous nous sommes baladés pour voir notre ancienne maison de vacances. À cette époque, j’avais l’âge de ma p’tite sœur, le temps passe tellement vite...

À midi on a mangé comme si on était cinq dans un même corps en face de la mer. 

L’après-midi, on est reparti dans un joli coin pour faire du shopping (faut vraiment aimer les rayures ici🤪) pour trouver mon cadeau d’anniversaire (le choix est fait: une robe noir à fleurs super jolie🥰). Ce soir, on mange au resto, bien sûr en terrasse avec gel anti bactérien à gogo ! Bises de Bretagne les zzzamis (comme dit ma maman😉

J:)

 

Jour 12

Plus que deux jours, alors pour finir en beauté, on a fait escale dans un chouette camping avec piscine (enfin, j’ai pu me baigner sans combi !). Les emplacements sont à moitié vide (la peur en aurait-elle découragée plus d’un ?), le soleil brille, la température est montée d’un cran et la vue est, comment dire, plus que jolie (je n’arrête pas de répéter comme une débile :« y’a pire comme paysage ! »). Que demande le peuple ! Comme cela fait un bail que l’on n’avait pas mis les pieds dans un camping quatre étoiles, on est ultra motivé pour tout tester : la piscine (où j’ai failli me faire avaler le noeud de maillot de bain par une bouche d’aspiration ultra puissante ! J’aurais pu finir sans bas de maillot devant des nageurs médusés  ou pire amputée d’une fesse !), le concert post apéro (La tête de Jean-Louis Aubert en un poil plus jeune), les balançoires (enfin pas moi mais simplement mini-hobbit). Les grands sont en repérage de potos. On dirait des chasseurs partis flairer le gibier ! Espérons qu’ils ne reviendront pas bredouilles. Monsieur Chêne leur a dit pour détendre l’atmosphère que : les bisous c’était avec le masque. Cela ne les a pas fait marrer (enfin si, ils ont fait « in, in très drôle » en faisant une grimace), mais nous, si (cela nous a fait glousser un bon moment !). Bref, y’a pire comme endroit (et comme paysage !!!)...

 

Jour 13

Dernière soirée, demain on rend le campers pour retourner dans la prairie. Des lieux différents pour stationner, dormir et se reposer, des bords de mer, des plages, du surf, des crêpes, de la bière, des coquillages pleins le bide, des ballades, des discussions, un livre pas fini (« changer l’eau des fleurs »), des photos, des vacances quoi... Bises de Breizh les zamis 💕

 

 

 

 

 

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