Au revoir…

Vous me manquez, la visite du jeudi me manque. Cela ne durait pas longtemps, le temps d’une préparation de pilulier, d’une douche lorsque vous étiez d’accord, mais c’était toujours un de ces moments qui nous font aimer ce métier. Vous me manquez, vos faux airs de ma grand-mère me manquent, votre regard rieur, vos mains fripées, votre démarche cabossée. Ce soir, en préparant la tournée de demain, j’ai encore failli vous inscrire, l’habitude, les années. Je sais que l’on doit garder une certaine distance entre soignant-soigné mais on s’en fout, pas vrai de la distance ? On l’emmerde la distance  ! On fait bien comme on veut quand on est en bonne compagnie. Vous me manquez, vous aviez et aurez toujours une place particulière dans mon cœur d’infirmière. En passant devant chez vous ce matin, je me suis surprise à imaginer votre yeux rieurs qui me surveillaient et votre voix qui résonnait d’un « à bientôt ma p’tite Myriam… ». Au revoir Ginette, c’est un honneur de vous avoir connue…