Nouvelle vie

Publié le par La petite infirmière

 

Octobre, je déambule dans les rayons du supermarché prenant ça et là ce dont j’ai besoin pour la semaine. Je ronchonne de temps à autre, rapport aux prix qui augmentent aussi rapidement que la température bizarroïde de ce mois d’octobre. Au milieu des salades et des asperges, je l’aperçois venant dans ma direction. Il est accompagné d’une femme de son âge qui lui tient la main. Panier dans une main et femme dans l’autre. Nos regards se croisent. Il écarquille les yeux comme s’il s’était retrouvé nez à nez avec un fantôme et balbutie un bonjour timide. Il file entre les rayons sans me laisser le temps de lui répondre et me laisse en plan au milieu des navets ! Lui, c’est le mari d’une dame que l’on a accompagné jusqu’au bout mes collègues et moi. Lui, c’est celui qui est resté digne et courageux à ses côtés jusqu’à la fin. Lui, c’est celui avec qui j’échangeais de longues minutes, qui parlait de ses enfants qui sont loin, d’elle sa femme méconnaissable derrière le masque de la maladie, de leur vie pleine de bas mais aussi de hauts. Lui, c’est celui qui peut-être par peur du jugement traverse d’un pas décidé le supermarché. J’aurais pourtant tant voulu lui sourire, de ce sourire complice qui signifie que l’on est heureux pour l’autre. J’aurais voulu lui murmurer de ne pas s’en vouloir, de ne pas se culpabiliser parce qu’il a choisi de se remettre sur les rails. J’aurais voulu saluer cette dame qui en aucun cas ne remplace celle qu’il a perdu mais qui l’aide à entrevoir de nouveau la vie dans les allées d’un supermarché ! 
 

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