Éloge circulatoire !

Publié le par La petite infirmière

Vue de l'intérieur....

Vue de l'intérieur....

 

Certaines sont de grandes rivières ; d'autres de minuscules ruisseaux.

Certaines sont droites comme des "i" ; d'autres s'incurvent comme des "s".

Certaines sont d'un bleu intense ; d'autres forment une palette de couleurs allant du bleu pâle au violet.

Certaines sont fines comme un fil de soie ; d'autres épaisses comme du cuir.

Certaines sont intactes ; d'autres abîmées, usées.

Certaines rassurent ; d'autres sont annonciatrices de mauvaises nouvelles.

Certaines restent tout au long de la vie ; d'autres disparaissent dans les limbes du corps humain.

Certaines sont le témoignage des épreuves passées ; d'autres accompagneront les coups durs à venir.

Certaines paraissent au premier coup d'œil insaisissables ; d'autres, au contraire, courbent l'échine et se laissent saisir au moindre contact.

 

Je me concentre. Je sers le garrot. Je palpe la demoiselle. Je la sens gonfler sous mes doigts. Je passe mon coton imbibé sur son sillon. Je souffle un bon coup. J'introduis mon aiguille dans son antre en la tenant fermement. Le sang jaillit dans le tube, le remplissant d'un liquide rouge vif au rythme d'un ballet saccadé. Je desserre le garrot, libérant la belle et laissant le sang circuler à nouveau.

 

Combien de veines perfusées au cours d'une carrière ? Des centaines peut-être...Je me souviens parfaitement de ma première fois. J'étais toute tremblante mais j'essayais de ne rien laisser paraître. J'avais chaud, j'étais mal à l'aise mais j'essayais de rester le plus zen possible (du moins, j'essayais !). Et puis, je me suis jetée à l'eau et j'ai réussi ma toute première prise de sang. La toute première d'une longue série....

 

Si ça, c'est pas "des boulevards" !

Si ça, c'est pas "des boulevards" !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article