Les manies des mamies (et des papis)

Publié le par La petite infirmière

 

Lorsque tu es infirmier ou infirmière libérale, tu te rends au fil de la tournée chez les gens. Tu entres en quelque sorte dans leur intimité. Tu pénètres dans un monde qui n’est ni le tien ni celui de la blancheur hospitalière : tu vas chez l’autre et au royaume d’autrui tu n’es pas le roi.

 Ici, tu ne dois faire qu’une chose : t’adapter. Pour cela une seule solution : prendre un peu, voire beaucoup de chacun combiner cela au soin et il sortira de ton shaker mental : un mélange bizarroïde de rituels en tous genres. C’est là que la chose se corse surtout si tu débutes en libéral : il va falloir associer le rituel avec la bonne personne et te souvenir que chez madame Machin il faut faire comme cela et chez madame Truc il faut faire l’inverse ! Donc, ouvre bien tes écoutilles, fais briller tes neurones et c’est parti. Nous avons à ma droite, une porte sur laquelle il ne faut sous aucun prétexte sonner sous peine d’être écartelé sur la place publique. Un petit « toc toc » suffit parce qu’il ne faut pas réveiller la patronne (c’est le patron qui le dit !). À ma gauche : une barrette de médicaments à sortir pour le midi et des cachetons à placer délicatement dans une cuillère à soupe (j’ai bien dit à soupe la cuillère !!!). Là-bas au fond un cordon de ferraille à enfoncer sur le portail sinon Fend la bise (le beauceron de 50 kgs) se barre en courant Pas con le Fend la bise, il sait ouvrir les portes ! Là encore à gauche un pilulier à compléter en prenant les médicaments dans le carton du dessus parce que celui du dessous ce n’est que pour les situations d’urgence (fin du monde- attaque nucléaire- invasion extra-terrestre j’en passe et des meilleurs). Ici un Aspegic à mettre dans le verre (celui à Moutarde avec un Pokémon imprimé dessus), mais là surtout pas : juste poser le sachet d’Aspégic à côté du verre ! 

Alors pour ne pas devenir zinzin autant prendre les choses avec du recul et se dire que même si parfois ces manies nous sortent par les trous de nez voire par autre chose (mais là n’est pas le débat), elles rassurent aussi celui qui les utilise. Elles font passer le soin plus facilement comme un doudou serré entre les bras d’un enfant et sont comme une lumière dans la pénombre. Allez je file, j’ai oublié de replacer la clé dans la boîte à clés de madame Bidule 😉 

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