La plus infime petite miette de ton enfance...

Publié le par La petite infirmière

La plus infime petite miette de ton enfance...

J’aime te regarder dormir. J’aime ta petite main serrée dans la mienne quand on doit traverser la rue. J’aime te voir courir vers moi lorsque tu sors de l’école. J’aime tes mots déformés mais tellement plus poétiques que les vrais mots. J’aime te voir jouer, allongée par terre, ton imagination prenant le dessus comme si plus rien n’existait autour. J’aime quand tu es dans ton bain et que je suis assise là, tout prêt, au cas où. J’aime te regarder te débrouiller toute seule parce que tu dis que tu es grande. J’aime te voir mettre une jupe par-dessus ton pantalon parce que princesse tu es, princesse tu resteras. J’aime t’entendre dire que je suis la plus belle des mamans. J’aime tes « bonshommes » dessinés aux feutres, qui ont quand même, il faut bien l’avouer de drôles de tronches. J’aime te raconter une histoire le soir parce qu’à ce moment-là, le temps est suspendu. J’aime tes baisers avec tes petits bras autour de mon cou. J’aime te voir courir, sauter, te rouler par terre en menant des batailles imaginaires parce qu’une princesse, ça sait aussi se battre. J’aime quand tu sors tout échevelée de l’école, avec les chaussures à l’envers et les habits en vrac. J’aime m’asseoir en face de toi lorsque tu prends ton goûter et te regarder mastiquer les yeux dans le vague. J’aime te faire un bisou à l’endroit où tu as mal pour qu’après tout aille mieux. J’aime sécher tes larmes quand tu as du chagrin.

J’aime tous ces moments parce que je sais qu’ils vont disparaître. Bientôt, ils ne seront plus là. Ils seront, pour la plupart, transformés en souvenirs. Une besace de souvenirs que j’espère emmener partout avec moi. Tu vas grandir. Tu vas évoluer. Tu vas devenir une ado puis une adulte. Tu seras quelqu’un de bien, j’en suis sûre. Alors, en attendant, s’il le faut, je m’userai les yeux à te regarder pour ne surtout pas perdre la plus infime petite miette de ton enfance.

Publié dans Un brin de poésie

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C
Votre texte m'a touchée, je le trouve très beau et triste aussi...vous avez décrit ce que je ressens envers ma fille. Merci pour votre blog qui parle de notre quotidien, libéraux, hospitaliers...on a tous les mêmes revendications, les mêmes ras-le-bols, le même besoin qu'on nous entende et nous soutienne, pour soigner non pas au rythme de la rentabilité mais à celui du patient.
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L
merci Chrys...