Et dans le ciel s’envolaient les notes de musique…

Publié le par La petite infirmière

 

 

Heure tardive, chaleur moite de l’été. Un pas après l’autre, une maison après l’autre, je finissais péniblement la tournée. Bientôt mon chez-moi, bientôt le retour au bercail, la douche fraîche et le transat. Je frappai la tête ailleurs à une des dernières portes. Une

petite maison pareille aux autres maisons du quartier. Un lotissement avec le même décor qui se répète à l’infini. Je pénétrai dans la pièce principale. Il était là, attablé, à sa place habituelle, roulant sa cigarette, laissant tombé quelques paillettes de vieux tabac entre les roues de son fauteuil roulant. Il marmonna quelques mots l’air renfrogné. Je lui demandai comment c’était passé la journée. Il avait écrit comme presque tous les jours, son stylo posé sur la page d’un vieux cahier en témoignait. D’un poste rouillé s’élevait la musique d’un air de classique. Avant même que j’ouvre la bouche, semblant deviner ma question, il me dit que c’était Vivaldi. Je l’observai finissant de rouler sa cigarette, son visage illuminé par les rayons du soleil couchant et les notes de musique semblèrent s’envoler à travers la pièce, traversant la fenêtre et s’évanouissant dans le jardin. Un peu plus tard, en m’éloignant de la maison, je continuai à percevoir les notes s’élevant dans le ciel et fermai les yeux pour enfermer ce moment dans ma boîte à souvenirs, celle dédiée aux tournées, celle qui avec toutes les autres, me faisait me sentir bien…

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