Et je cours...

Publié le par La petite infirmière

Le lapin d'Alice, toujours en retard lui aussi !

Le lapin d'Alice, toujours en retard lui aussi !

Courir, se dépêcher, speeder, cela fait partie du quotidien de toute personne qui doit concilier sa vie professionnelle et sa vie privée. Maintenir le tout dans une parfaite harmonie s’apparente à un périlleux numéro d’équilibriste.

Dans notre société hyper connectée où le travail s’invite à la table familiale et où le rendement prime sur la qualité, il n’y a guère de place pour le farniente. Pourtant quel bonheur de se la couler douce de temps en temps ! De prendre le temps, de s’ennuyer !

Une phrase me revient souvent en tête lorsque à grandes enjambées, je passe d’une maison à l’autre, ma petite valise à la main : « et je cours, je me raccroche à la vie. ». Je fredonne mentalement cette chanson de Balavoine en me disant qu’il faudrait ralentir. Pourtant, je continue parce que pour le moment, la machine fonctionne sans bug, ni casse. Tant que tout va bien, on avance la tête dans le guidon, jusqu’à la prochaine chute. Quand chute il y a, c’est à ce moment que l’idée de s’économiser nous traverse l’esprit. Jamais avant, pas d’action de prévention lorsque l’on parle de sa propre vie.

Pour ma part, je suis une coureuse professionnelle. Je cours d’autant plus que je suis régulièrement en retard et que j’ai la fâcheuse tendance à partir au dernier moment. C’est l’heure de démarrer, non t’inquiètes, il me reste cinq minutes !

Je cours dans mon travail parce que la tournée ne se fait pas toute seule et que ce n’est pas un long fleuve tranquille. On a l’impression que tout roule comme sur des roulettes, on enchaîne les soins sans retard ni contre temps et puis, patatras, une porte close, un appel urgent, un tracteur planté devant nous (ou un embouteillage pour nos amis citadins) et la tournée prend vite des airs de parcours du combattant. Dans ce cas, j’ai toute une flaupée de phrases toutes faites pour les cas de « retardite aigüe » :

« Allo, oui, oui, j’arrive, je suis presque chez vous ! », « ne vous inquiétez pas, je suis bientôt là ! », « non, je ne vous ai pas oubliés, je suis juste « un peu » en retard »….

Je cours pour l’école parce que cela craint un brin que mes enfants soient toujours les derniers arrivés : « À c’soir, Coquelicot… » ai-je le temps de lui lancer avant qu’elle pique un sprint jusqu’à la porte de sa classe. Future coureuse professionnelle cette Coquelicot !

N’oublions pas les réunions et autres conseils de classe où de temps en temps il est bon, de pointer le bout de son nez (oui, Pâquerette, Tournesol et Coquelicot ont des parents !) mais qui restent un vrai casse-tête chinois lorsque l’on travaille en horaires décalées.

Je cours le mercredi, qui est le jour des enfants. C’est aussi mon jour de repos...Seulement voilà, je peux oublier définitivement la sieste après café car mon activité favorite le mercredi, c’est taxi pour tout mon petit monde. Vu que pour l’instant aucun de mes enfants n’a le permis, j’ai pour mission de les mener chacun à leurs activités. À nous, les kilomètres de bitume, les yeux rivés sur l’horloge. Cela fait partie des joies de la campagne car difficile de trouver un bassin olympique ou un conservatoire en plein milieu des champs. Il faut faire un peu de route voilà tout et s’organiser pour déposer tout ce petit monde à l’heure et à bonne destination (ce qui me semble parfois plus compliqué que d’organiser une tournée ) ! Malgré tous les kilomètres parcourus, malgré le planning très serré, les voir s’épanouir, cela n’a pas de prix !

Je cours surtout après le temps. Une journée de 24 heures passe vraiment trop vite et se coucher tous les soirs après minuit, ce n’est pas trop possible en se levant très, très tôt le lendemain, à moins de vouloir ressembler à un zombie !

Le rêve serait de prolonger de 24 heures la journée. Ainsi, je pourrai faire une partie entière de Monopoly avec Tournesol, repeindre le salon qui en a bien besoin, me faire une manucure, écrire plus souvent et surtout, surtout être moins en retard !

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