Journal de la prairie jour 12
Levée tôt ce matin, la maison est encore endormie. Seuls les ronflements du chien (ben oui, c’est un bouledogue anglais donc un mélange chien-cochon qui ronfle à nous faire exploser les tympans ! ) viennent déchirer le silence. Je me mets à l’écriture. Tôt le matin, c’est le seul moment possible car l’après-midi, il y a tout le reste à faire (boulot, devoirs (je dis devoirs mais c’est plutôt école !) Etc.). J’avance petit à petit dans le manuscrit que je dois rendre d’ici quelques semaines. Je n’ai pas vraiment la tête à faire un guide pour les jeunes diplômées. Le but de ce guide n’étant pas de dire que le métier d’infirmière est le plus beau métier du monde, mais de trouver des réponses aux questions que l’on peut se poser en commençant le métier. Je me dis qu’elles doivent s’en poser des tas de questions en allant au boulot en ce moment les collègues, celles et ceux de l’hôpital et aussi celles et ceux en libéral. C’est une période trouble pour chacun, mais encore plus pour les soignants. En écrivant chaque ligne, je pense à ceux qui sont en première ligne. Sur la ligne de front comme dirait le Président... Pourtant, le front est invisible, l’ennemi microscopique et ce minuscule organisme bascule le monde dans un abîme d’incertitude et d’inconnu. À chaque fois que j’écris le mot « soignant » ou « infirmière », j’ai une pensée pour tous ces soignants et mon esprit divague, ce qui, il faut bien l’admettre ne fait pas avancer le livre (comme c’est un livre sur les soignants, j’écris beaucoup ce mot donc divague beaucoup 😉.
Pendant toute la journée, je me suis demandée quel jour on était car habituellement, cela n’arrive jamais que l’on soit en famille le samedi (mon colonel en chef est commerçant donc ouvert le samedi (pas lui, le magasin ! )). Cela fait bizarre de se retrouver tous ici, mais c’est plutôt agréable ! On redécouvre le plaisir d’être ensemble sans courir à droite à gauche pour emmener un tel chez un poto, une telle à une soirée pyjama-pizza-bff et pour trimballer mini miss à la piscine parce que « tu comprends maman, j’ai sept ans et je coule comme une demi-pierre dans le grand bain ! ». Pour l’instant, l’ambiance est détendue, mais il reste de nombreux jours et qui sait si dans quelque temps, en rentrant du boulot mes trois soldats ne se seront pas écharpés sur le tapis du salon ! Heureusement la maison est grande et chacun peut aller faire la gueule dans sa chambre en cas de prise de tête « fréro-soeurettes » (« ouais, lui il est trop chiant ! »/ « mais elle, elle est débile »/ « M..., il a fait ça et J.... elle a fait truc » (ça, c’est mon soldat 3 quand elle est prise d’une poussée de poucave !)).
À demain les zamis , prenez soin de vous et de votre familia... Courage et force pour ceux qui bossent et pour les autres, profitez...